lundi 19 mai 2008

Festival B.Délire de Villiers-le-Bel


hier, dimanche, j'étais invitée par le festival BD de Villiers-le-Bel en banlieue parisienne pour une rencontre animée par l'historien de la bande-dessinée Patrick Gaumer.

J'ai grandement apprécié l'accueil chaleureux des bibliothécaires initiateurs de ce petit festival. J'ai même été surprise de voir à quel point on ne maîtrise pas l'impact d'un livre que l'on élabore dans l'intimité de son atelier, et son retentissement dans l'esprit et le cœur des gens... Encore une fois comment ne pas être humble.

451° fahrenheit, c'est la température à laquelle le papier prend feu. Le titre du roman de Ray Bradbury est devenue réalité dans la nuit du 26/27 novembre 2007. La bibliothèque Louis Jouvet de Villers-le Bel a été incendiée dans les affrontements entre jeunes et forces de l'ordre.
Voir des livres brûler, être détruit, est une vision de ténêbres. Comment ne pas être triste devant tous ces mots qui chuchotaient en silence le long des rayonnages qui sont partis en fumée en quelques heures et devant ces bibliothécaires orphelins de leurs livres...

Babylone













Vendredi dernier je suis allée faire un tour à l'exposition actuellement au Louvre sur Babylone, image puissante, rémanente de l'antiquité et dont le nom a marqué évidemment la culture judéo-chrétienne.
l'aspect graphique, plastique de la société mésopotamienne a une influence indirecte sur Hel ayant en mémoire l'impact de la porte d'Histar et de ses représentations animalières et monstrueuses.
Je ne peux bien pas parler de cette exposition sans évoquer la salle des tours de Babel imaginées par les peintres des XVIe et XVIIe siècles avec le formidable tableau de Bruegel qui est venu de Rotterdam l'autre version se trouvant à Vienne.

Mon coup de coeur va au tableau de Monsù Desiderio, pseudonyme sous lequel se cachait le peintre lorrain François de Nomé (né en 1593), sans contexte mon peintre préféré du XVIIe. Il sortit de l'oubli au siècle dernier grâce à l'intérêt les surréalistes avec en tête André Breton qui le considéra comme un maitre de la peinture fantastique et précurseur de son mouvement. Après la seconde guerre mondiale, Desiderio obtint un succès considérable dans le monde des collectionneurs.
Il y a bien des années, j'avais vu une reproduction d'un de ses tableaux, une vision des enfers conservée au musée des beaux arts de Besançon et j'avais été fascinée par l'originalité de cette représentation, de la palette, de la touche.
L' exposition exceptionnelle que la ville de Metz organisa au cours de l'hiver 2004/2005, en réunissant soixante toiles me provoqua un choc esthétique et émotionnel qui n'en finit pas de durer.
Malheureusement nombres d'oeuvres sont encore détenues dans des mains privées ou sont disséminées aux quatre coins du monde. Le tableau présenté au Louvre se trouve dans une collection particulière (c'est pourquoi je vous engage à vous déplacer pour l'admirer) alors que le musée lui même ne possède qu'un tableau modeste (un peu comme Bruegel l'ancien d'ailleurs). A part celui de Besançon, allez à Metz, au musée de la cour d'or, vous aurez la chance de vous laissez transporter par trois toiles de "l'ami" Monsù !